Après m’être endormie accompagnée par les images percutantes de White Shadow, je me réveille avec la
fraîcheur de Por la Plumas. D’un
réalisme à l’humour léger et bien placé, on découvre les inconvénients et les
avantages de la vie d’un homme…avec un coq ! Expulsé de son logement,
refusé dans le bus et presque mis à la porte de son travail, ce gardien
s’entoure bientôt d’amis qui le soutiendront. Je me suis surprise, grâce à
l’équilibre de la narration, à accepter ce personnage et ses drôles de travers.
« C’est ridicule, c’est un beau
coq !...Et il vaut plus que vous. »
La composition attentive de l’image, certains plans particulièrement
intéressants (lignes électriques) et les couleurs bien posées accentuent le
travail sensible de Neto Villalobos, toujours dans un humour calme et
délicieux. L’histoire s’insère dans un paysage et un quotidien du Costa Rica,
qui aurait aussi bien pu être celui du Brésil. Je ressors pour une fois non
pensive, mais avec un sourire aux lèvres.
Taïna Griscom, Collège Claparède
HONG SANGSOO
Après quelques minutes, quelques zooms, quelques bouteilles d’alcool
de riz et une jeune étudiante en cinéma portant manteau, sac à dos et une
relation secrète avec un professeur, je me rappelle férocement d’un film
rencontré lors du festival de Locarno cet été, U ri Sunhi de Hong Sangsoo. Je pioche dans mon sac pour vérifier,
bingo ! Même réalisateur. Il cachait bien son jeu ce film, avec sa lenteur
de démarrage, des dialogues banals et un jeu d’acteur médiocre. Cela en vaut la
peine. Sangsoo dénonce avec brio les fabulations (car il s’agit bien
d’histoires d’amours exagérées, construites, parfois incohérentes et sourdes)
des protagonistes. La jeune fille de Nobody’s
daughter Haewon, Haewon est en quête d’identité, elle écoute, ravie, les douces
paroles d’un homme. De fait chacun semble prêt à croire ce qu’on veut bien dire
de lui, à condition que cela renforce l’espoir et la conviction d’être
quelqu’un d’exceptionnel. Que cela soit dit par gentillesse, convoitise
sexuelle ou affective, égocentrisme ou fierté plutôt que par générosité importe
peu. On veut y croire. Critique acide du romantisme blafard et de la foi
vaniteuse en l’individualisme. À ceux qui connaissent le maître un autre de ses
films est à l’affiche du festival :
La vierge mis à nu par ses prétendants.
Taïna Griscom, Collège Claparède
Taïna Griscom, Collège Claparède
Bien dit!
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