mercredi 22 janvier 2014

22/01 CRITIQUES DE CLARA MUGA EZQUERRA


Char... the No-Man's Island

SOURAV SARANGI

En construisant un barrage sur le Gange en 1975 les humains ont modifié le cours naturel du Gange, inondant des villages entiers. Alors que des terres étaient submergées, d'autres surgissaient de l'ancien lit du fleuve. C'est ainsi qu'est née Char, une île entre Inde et Bangladesh, où les populations locales ont trouvé refuge. En filmant le jeune Rubel, seize ans, qui aide sa famille en transportant chaque jour illégalement du riz au Bangladesh, c'est le quotidien de tout son entourage qui est dépeint par la caméra de Sourav Sarangi.

Ce documentaire est touchant et montre le combat que ces êtres humains mènent chaque jour en traversant le fleuve. Cela est d'autant plus marquant car le récit ne tombe jamais dans le pathétique. On retrouve l'explosion de couleurs propre à l'Inde ainsi que la beauté de la faune et de la flore qui s'est adaptée à ce no man's land. L'oeil du spectateur en est émerveillé. En regardant ce film, on ressent la complicité que le réalisateur a su créer entre lui et les habitants. Certes, il  lui aussi vécu le déménagement forcé, néanmoins je salue son travail de longue durée dans cette communauté du Char.
À la fin du documentaire Rubel dit ne pas avoir d'espoir pour le Char. Chacun se fera sa propre opinion. Un film qui ouvre les yeux sur une réalité.

Clara Muga Ezquerra, Collège Madame de Staël




White Shadow

NOAZ DESHE

Alias, nom peu commun qui annonce tout de suite la particularité du personnage. L'enfant est né albinos en Tanzanie, pays où l'on attribue des vertus rares aux organes d'albinos. Après l'assassinat de son père, le garçon prend la fuite pour sauver sa peau, entamant un périple compliqué durant lequel il ne peut compter sur personne.

Dès le début l'oeil du spectateur est gêné par des plans où la lumière blanche abonde. On ressent directement le problème qu'est naître blanc parmi superstition et rejet de la différence. Le film est violent, cependant un tel sujet ne pourrait être abordé autrement. Noaz Deshe nous entraîne d'une cruelle réalité à une autre, et cela jusqu'à la fin. Les plans sont très esthétiques, avec parfois une profondeur de champ qui guide l'oeil. Chapeau aux jeunes acteurs pour leur performance ! Ils amènent un brin de poésie et de tolérance à l'ensemble. Peut-être que Noaz Deshe a voulu insuffler l'espoir d'une future génération qui changerait les moeurs. Un film à voir, ne serait-ce que pour en apprendre un peu plus sur ce thème trop peu connu.

Clara Muga Ezquerra, Collège Madame de Staël

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