RACHELE MAGLOIRE et CHANTAL REGNAULT
J’ai eu la chance de rencontrer Chantal Regnault dans les couloirs du festival juste avant qu’elle ne parte prendre
l’avion pour retourner à New York, là où elle vit actuellement. Deported est son premier film, réalisé
en collaboration avec Rachele Magloire. Le documentaire retrace le parcours et
donne voix aux Haïtiens expulsés par le gouvernement américain. Depuis 1996, la
moindre infraction entachant un casier judiciaire rend un Haïtien
« déportable », renvoyés, ils arrivent dans la plupart des cas dans
un pays inconnu et hostile. « Je suis détenu par le gouvernement haïtien
illégalement » Voici les mots que Rachel entendra dans un anglais
brooklynien, lui faisant découvrir les conditions de non plus double, mais
triple sentence des déportés. Caméra au poing, les deux femmes (Rachel et
Chatal) nous révèlent des existences d’exil, de tumulte et d’errance. Certains
semblent être devenus fous, la plupart sont passés passé par l’univers
carcéral. L’un d’eux semble avoir retransformé sa chambre en cellule. Les
moyens sont simples, l’image se cherche à certains moments, la netteté et les
couleurs douteuses. L’important n’est pas là. Les déportés ont besoin de
s’exprimer et la caméra est prise à témoin. Un rap de contestation au début et
à la fin du film m’est resté dans la
tête longtemps après avoir quitté mon siège rouge bien confortable.
Taïna Griscom, Collège Claparède
ALFONSO ACOSTA
Ce film raconte un drame infiltré dans une
famille de Bogotá. Comment le gérer ? Tout le monde part pour un séjour en
forêt dont ils ne reviendront pas indemnes. Le lieu mystérieux et sauvage offre
à chaque personnage l’occasion de faire sortir ce qu’il a en lui. Et on
découvre plus ou moins subtilement que les gens semblent être ce qu’ils ne sont
pas. La critique du refoulement est évidente, tombe peut-être dans
l’exagération. Cependant une grande place est laissée à l’imaginaire du
spectateur, la vraisemblance n’est visiblement pas de mise. Lors de la
présentation, le réalisateur nous a révélé sa fascination pour le porc. Il y
aurait un plat typiquement colombien, fait d’un cochon entier à la farce de
porc et de riz. Macabre ? trouve-il. Le conte D’Alfonso Acosta tente de
nous porter, l’ambiance de mystère est réussie, mais se perd finalement un peu
dans une horreur de clôture et ses nombreux retournements. Une des réussites
est le travail d’ambigüité et le mélange des genres plutôt audacieux. On est
surpris, mais inégalement. Il me semble que certaines pistes auraient mérité d’être
approfondies, au détriment de certaines autres qui dans El resquicio, ne sont
au fond qu’effleurées et assez prévisibles.
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