mardi 20 janvier 2015

20 janvier 2015 | Critiques de Alice Dugerdil


C'est combien ? Les premiers mots du long métrage de Zhou Hao nous entraîne sans attendre dans le récit sans pudeur de jeunes désoeuvrés au coeur  d'une ville chinoise. Où se situe-donc Tubéreuse (Zhou Hao, lui-même), le personnage principal, naviguant entre mensonge et amour, pudeur et regrets ? A travers une image travaillée, Hao relate la jeunesse d'un triangle amoureux quelque peu paumée, marginalisée par ses choix sexuels. 

Devant son miroir, Tubéreuse se regarde, danse et s'embrasse. Tendre petite Narcisse murmure une mélodie en voix-off. Ce que Tubéreuse aime le plus c'est lui-même, l'image qu'il renvoie, les impressions et l'illusion qu'il crée. Il erre dans une rue aux teintes bronzées en compagnie de Narcisse, qui se prostitue à ses côtés. L'arrivée de Rose, le coup d'un soir de Tubéreuse, bouleverse l'équilibre instable du duo. Les trois arpentent la nuit, se vendent aux inconnus, cherchant à travers l'autre une affection qu'ils ont peine à attraper. 


Zhou Hao signe un long-métrage bien interprété, particulièrement dans la justesse du personnage de Tubéreuse. Une certaine lenteur alourdit cependant la fiction, qui semble par moments tourner en rond. On peut cependant saluer la qualité de l'image, balançant du monochrome à des couleurs agressives, ainsi que la diversité originale des plans choisis. 

Alice Dugerdil, 
Collège Claparède




La pluie arrose le bidonville poussiéreux de Katanga au Togo. Dans cette communauté de pêcheurs, les hommes enchaînent les boulots en rêvant d'une vie meilleure. Le documentaire d'Egome Amah relate l'histoire des Hustlers du Port de Lomé, le quotidien des « débrouillards ». 

Ekoué, Léon, Blacky et Zorro se laissent filmer par l'oeil d'Egome Amah en totale confiance. L'absence de voix-off est bienvenue, laissant aux spectateurs l'occasion de porter son propre jugement sur les scènes montrées. Sans fil conducteur, le documentaire semble être composé d'instants, de moments de la vie quotidienne. Les hommes pleurent, chantent et boivent au rythme de pêches infructueuses. Pour nourrir leurs familles respectives, les Hustlers tombent dans le traffic illicite et se réfugient dans l'alcool et la dope le soir venu. 


Le documentaire d'Egome Amah se veut le plus proche possible de réel et le pari est réussi. L'aspect brut des hommes et de leur vie est transposé par le réalisateur dans une image instable et une narration à l'allure neutre. De courte durée, le documentaire d'Egome Amah vaut le détour. 


Alice Dugerdil, 
Collège Claparède

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