vendredi 23 janvier 2015

23 janvier 2015 | Critiques d'Alice Dugerdil

Los años de Fierro | Santiago Esteinou
Mexique | 2014 | 105'

Depuis plus de trente ans, César vit sous l'emprise de la sentence de la peine capitale. Entre témoignages de proches, de policiers, du détenu lui même, ainsi que de reconstitutions photographiques, le documentaire de Santiago Esteinou relate la vie gâchée d'un homme soumis aux législations d'une justice douteuse. 


Un taxi-driver est tué d'une balle à la frontière du Mexique et des Etats-Unis. Ces derniers ce chargeront de l'affaire. Le compagnon de César l'accuse et César avoue son crime. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Des années plus tard cependant, la réouverture du dossier apporte de nouveaux éléments. César est-il coupable ? A-t-il avoué son crime sous pression ? La cour de justice ne veut rien entendre. Le dossier est clos et de plus, il y a prescription. Ils inventent même une nouvelle loi pour être débarrassés de ses gêneurs, qui se permettent d'ouvrir un dossier clos à la va-vite plus de trente ans auparavant.

Très touchant, le documentaire de Santiago Esteinou alterne les points de vues, ce qui permet une vue d'ensemble plutôt objective. De par l'oeil du frère de César, Sergio, qui n'attend que de retrouver son frère, de par le policier convaincu de la culpabilité du détenu et encore de par les avocats qui ont pris l'affaire en charge. 

Alice Dugerdil
Collège Claparède 


Socialphobia - Hong Seok-jae
Corée du Sud | 2014 | 100'

Socialphobia, ou comment commettre un crime derrière son ordinateur. En Corée du Sud, les réseaux sociaux se liguent contre une jeune fille aux tweets impitoyables et un groupe d'amis décide d'aller la confronter. Arrivés sur les lieux, scène de crime : au bout d'un câble d'ordinateur -décelez l'ironie-  pend la jeune fille. Suicide, meurtre ? Dans une course pour défier leur culpabilité, les amis se mettent à la recherche du meurtrier. 

Hong Seok-jae retranscrit dans une fiction virtuelle la rapidité du flux d'information dans la société actuelle de par un rythme effréné, en nous imposant une succession rapide des scènes. A l'allure de documentaire, la fiction du réalisateur coréen fait l'écho glaçant d'une génération 2.0.

Alice Dugerdil
Collège Claparède

The Tribe | Myroslav Slaboshpytskiy
Ukraine | 2014| 130'

The tribe, « la tribu » ou les prémisses d'une mafia dans une école spécialisée pour sourds-muets en Ukraine. Pour un premier film, l'ukrainien Myroslav Slaboshpytskiy commence fort. Le pari est ambitieux : 2h10 de projection en langue des signes, sans sous-titre. Pas besoin de paroles cependant pour être absorbé par l'univers froid du réalisateur et l'absence de son devient bien vite un détail.
Une vue d'ensemble de chaque scène donnée par une caméra statique, c'est ce qui ressort principalement de ce long-métrage. Une mise en scène envisagée dans ses moindres détails et surtout le jeu impressionnant des jeunes acteurs. Lorsqu'un jeune sourd-muet débarque dans l'institut, c'est par force et violence qu'il tentera de s'intégrer. Une violence transposée dans un langage gestuel brutal, qui s'inscrit dans l'environnement hostile dans lequel évoluent les protagonistes. 

Entre prostitution, passion et cruauté, The Tribe relate la misère d'une jeunesse abîmée. Violent et puissant, à voir absolument. 


Alice Dugerdil
Collège Claparède 

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