mercredi 21 janvier 2015

21 janvier 2015 | Critiques d'Alice Dugerdil

Historia del miedo | Benjamin Naishtat
Argentine, Uruguay | 2014 | 79'


Miedo, « peur », est le mot clé qui enveloppe la fiction de Benjamin Naishat dans un climat angoissant et quelque peu mystique. Chacun des gestes des personnages apparaissent comme suspicieux, la moindre parole semble chargée de double-sens, tandis que dans les regards pèse une lourdeur perturbante. D'où provient cette peur, qui semble tourmenter les protagonistes ? 

Les sirènes hurlant à la mort, les appareils qui déconnent, les lumières qui s'éteignent, et surtout la chaleur étouffante de Buenos Aires, ou un ensemble d'éléments transcris dans un impressionnant travail de hors-champ. Le jeune réalisateur inscrit son empreinte esthétique avec soin, que ce soit dans la qualité visuelle des plans choisis ou dans une mise en scène pensée dans les moindres détails. Le rythme -très lent- de chaque scène est alimenté par la diversité des personnages, qui, si  de prime abord n'ont aucun lien, apparaissent finalement chacun comme le maillon d'une chaîne. 

Le premier long métrage du jeune réalisateur s'inscrit dans un registre expérimental, dans lequel l'image et l'ambiance semblent avoir plus été aboutis que l'histoire elle-même. On peut regretter une absence de fond lorsque la forme, elle, est magnifiquement exploitée. Il est intéressant de savoir avant le visionnage que le but premier du réalisateur était de transcrire dans Historia del Miedo les tensions entres les différentes classes sociales. 

Alice Dugerdil 
Collège Claparède 




Ce qu'il reste de la folie | Joris Lachaise
Sénégal, France | 2014 | 100'

Que reste-t-il de la folie ? question soufflée par Joris Lachaise dans un documentaire mêlant témoignages et portraits. C'est dans l'hôpital de Dakar que le réalisateur accompagne sa caméra en compagnie de Khady Sylla, ancienne internée et aujourd'hui écrivain et cinéaste.

Le cinéaste tente un projet ambitieux alternant récits de malades, témoignages de médecins ou scènes de médecine traditionnelle. Les différentes méthode thérapeutiques et les avis plus ou moins mitigés des patients et des soigneurs pour une telle forme de médecine sont transcrits dans une ambiance dérangeante. Ce qu'il reste de la folie ? Des regards vides, des murs blancs et des lamentations à l'écho troublant. 

Alice Dugerdil
Collège Claparède 

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