samedi 26 janvier 2019

Festival Black Movie 2019 - Critique du film Lost Warrior de Nasib Farah et Søren Steen Jespersen
Par Rose Fayet

Lost Story



Mohammed vit en Somalie, loin de sa femme et de son fils de deux ans, qui eux vivent à Londres. Ayant des papiers anglais, ils ont pu quitter leur village et venir s'installer en famille dans cette mégapole. ici, ils découvriront que les rapports entre voisins ne sont pas toujours affectueux.


Dans le film Lost Warrior, le réalisateur montre une vue plate de la situation. il entre sans état d'âme dans l'intimité mouvementée de cette famille désunie, contrastée par un cadrage immobile et invariant. Il s'agit certes d'une histoire touchante, mais nullement nouvelle pour le spectateur.
Un parti pris pour la froideur et l'égoïsme d'une jeune mère a été sélectionné par le réalisateur. Ceci est montré par des plans sonores et photogéniques dans lesquels nous pouvons entendre et voir les insultes et les caprices de Fathi.
Sans arrêt au téléphone, Mohammed nous raconte l'histoire douloureuse de son pays à travers sa famille. Les réalisateurs, Nasib Farah et Søren Steen Jespersen y ajoutent des documents historiques contextuels de militaires et de bombes, mais cela éloigne le spectateur de l'histoire d'amour de cette famille divisée.

C'est dans la ville mouvementée de Mogadiscio que se cache Mohammed. il attend une réponse de son avocat, et le spectateur est en attente avec lui par la lenteur et le silence qui émanent des plans. Mohammed est dans l'ombre de la loi, symbolisée par les vues nocturnes du film à l'image du spectateur dans l'obscurité de la salle de cinéma.
Une remise en question intelligente et intéressante de la religion se fait entre Mohammed et sa mère, alors qu'ils vivent dans des pays très pratiquants. Il ne veut pas reproduire dans l'éducation de son fils les erreurs de sa mère. Mais cela dépendra-t-il du nombre de fois qu'il priera dans la journée, comme elle semble le dire?

Nous suivons pendant un an la vie d'un homme coincé entre le désir de voir son fils, ce qui l'entraînerait vers une mort certaine, et celui d'échapper à la prison constituée par son passé terroriste.
Lost Warrior est pour ainsi dire l'histoire d'un homme ex-partisan d'al-Shabab à la recherche d'un futur près de son fils. Mais le spectateur est laissé sur le côté de la route, sans possibilité de retrouver sa destination, pour ainsi dire, de comprendre réellement l'intention du documentaire.

Rose Fayet

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