jeudi 24 janvier 2019

Festival Black Movie 2019 - Critique du film Of Fathers and Sons, de Talal Derki.
Par Malek Abu Laban

Emouvant et repoussant.
Plein d'amour et violent.

Avec Of Fathers and Sons de Talal Derki propose de plonger dans le quotidien d'un groupe de syriens et de découvrir comment et pourquoi ils deviennent des terroristes.
Dans le scénario de ce documentaire, plusieurs thèmes sont marquants. Premièrement, ce film montre l'endoctrinement d'enfants, soit comment dès leur plus jeune âge, on leur inculque la violence et la haine. Ensuite, le réalisateur nous montre la différence entre l'éducation de ces enfants djihadistes, qui s'apparente à de la propagande, et d'autres enfants qui, en milieu scolaire, s'encouragent dans leurs apprentissages pacifistes.

Au sein même de cette éducation djihadiste apparaissent des contradictions, comme le fait que des parents qui peuvent être très durs et froids avec leurs enfants à certains moments, seront très doux et sentimentaux à d'autres. L'utilisation d'armes est aussi récurrente dans ce film, autant chez les adultes que chez les enfants, qui vont jusqu'à jouer avec des bombes "faites maison". Il y a un réel culte des armes qui s'opère.


Enfin, l'aspect le plus marquant reste la justification par la religion donnée par ces hommes de manière constante face à leurs actions odieuses. A leurs yeux, tout est voulu par Allah, et ils entreprennent toutes leurs actions en sa gloire. Cela montre une grande contradiction entre la dureté de leurs actions et l'amour prôné par la religion à laquelle ils adhèrent. De plus, certaines confessions d'enfants transmettent des émotions phénoménales.
Côté réalisation, cette dernière marque de par son calme: pour un documentaire de guerre, la caméra n'est jamais pressée, ni ne suit la tension de ce qu'elle filme. Un autre aspect notable est le travail du son. Certaines phrases restent quelques secondes en écho, montrant l'impact que ces dernières ont sur les personnages, et certains sons de fusils ou de bombes persistants se fondent complètement dans la masse devenant presque normaux à nos oreilles.
Le montage est lui aussi très soigné, coupant violemment deux scènes qui dégagent deux émotions contraires.

Au final, il en ressort un film à grande charge émotionnelle et selon moi très important de nos jours. En effet, avec la montée du terrorisme, beaucoup de gens tendent à déshumaniser ces personnes en oubliant dans quelles conditions ils grandissent et la façon dont ils sont manipulés.


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