mercredi 23 janvier 2019

Festival Black Movie 2019 - Critique du film Elish's Notebooks de Golan Rise
Par Rose Fayet

Prenez le temps de réécouter le passé







Des dizaines de cahiers, sept enfants, vingt-deux petits enfants et une grand-mère décédée. C'est ainsi qu'une reconstitution de l'histoire d'une génération en Israël peut commencer. Une famille croyante vivant dans un Kibboutz peut avoir des difficultés lorsqu'elle doit retourner vivre dans son ancienne maison, mais cette fois à huit personnes. Nous pourrons donc voir cette petite maison, dans laquelle la famille Rise s'était installée, car elle constitue le lieu de tournage d'Elish's Notebooks, fait de faces caméra et des lectures des cahiers.



Le film commence par des photographies d'archives remarquables, accompagnées de rires d'enfants. On y voit l'évolution des sept enfants d'Elisheva Rise qui sont filmés adultes, lors de la lecture de leurs cahiers respectifs. L'apport de cette iconographie familiale est très intéressant et rend le film plus vivant. Cette partie "documentaire" offre au spectateur une vision de cette époque selon les rites et usages de cette population. Les personnages apparaissent chronologiquement et cela aide le spectateur à suivre l'histoire et à faire des liens entre les protagonistes. Il peut s'y identifier, et cela fait parfois écho avec sa place dans sa propre famille.



Elisheva Rise, mère de six garçons et d'une fille, a rédigé les journaux intimes de ses enfants en leur nom. Cela est très étrange venant d'une mère peu chaleureuse, comme nous l'apprenons dans les entretiens face caméra. Par ses textes, elle s'excuse, ou s'explique indirectement par les hypothèses qu'elle formule à la première personne du point de vue de ses enfants. Mais ainsi pouvons-nous nous demander si elle retranscrit son histoire, ou celle de ses enfants? Est-elle écrivaine, ou une mère qui veut laisser une trace de sa présence? Ce qui est certain est que le dialogue semblait compliqué et son petit fils, le réalisateur Golan Rise, prend des risques émotionnels visibles en ressassant ces souvenirs: certaines personnes quittent le champ de la caméra, ou pleurent. Nous apprenons à connaître intimement le passé et les conséquences qu'il a eu sur le présent de ces oncles et tante. On rit et on pleure, tout comme cette famille qui revit difficilement ce passé.



Par le biais de cette mère mystérieuse et de son attention écrite envers ses enfants, nous nous questionnons sur la place des membres de notre propre famille dans notre apprentissage, et relevons l'importance de l'affection dans cette dernière.

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