samedi 26 janvier 2019

Festival Black Movie 2019 - Critique du film Central Airport THF de Karim Aïnouz
Par Valentin Bechtel

La boucle est bouclée


Central Airport THF, ce bâtiment imposant datant des années 20, projette son ombre sur le parc qui l'entoure.
Sans cesse agrandi, ce monument qui se voulait être le plus grand et le plus majestueux des aéroport finit par devenir un centre d'asile.
Le réalisateur Karim Aïnouz nous fait découvrir la vie et le quotidien de ces jeunes, personnes âgées, hommes et femmes qui cherchent à atteindre une nouvelle vie en fuyant leur pays d'origine pour des raisons politiques ou économiques.

Les plans choisis créent une impression de boucle qui est reprise par l'histoire suivant mois par mois notre protagoniste de manière cyclique dans sa demande d'asile.
Bien que la météo, le paysage et les requérants présents varient au fil du film, le cadrage ainsi que le lieu de tournage restent les mêmes ce qui ajoute à cette impression de répétition.
Cette idée de boucle me semble très intéressante et directement transmise par les choix de montage, de musique et de cadrage du réalisateur.
De plus, l'immersion dans ce centre de requérants nous plonge dans une nouvelle vision de cette vie loin de chez soi dont nous entendons si souvent parler, mais ne connaissons rien.

Je trouve qu'un aspect plus humain de cette situation est mis en avant. En effet, la caméra permet à la fois de se mettre à la place des requérants que l'on suit et offre également une vision plus complète de leur situation, jouant ainsi un rôle d'éducateur pour le spectateur.
Une immersion dans la tête des personnages est aussi possible par le son, qui permet d'accéder à leur ressenti en entendant leurs pensées. Le récit alterne donc entre la vision qu'un requérant a et un regard extérieur sur cette problématique, ce qui rend le visionnement très intéressant.
Les requérants ne sont plus présentés comme de mauvaises personnes, au contraire, leur discours les fait paraître bien plus proche de nous que dans les médias traditionnels.
C'est un documentaire fort, touchant et émouvant.


Valentin Bechtel

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