mercredi 27 janvier 2016

27 janvier 2016 | Critiques de Valérie Rossier

The Blue Hour | Anucha Boonyawatana
Thaïlande | 2015 | 96'

The Blue Hour est un crossover gay et fantastique. Un film assez lent dans lequel on apprécie de belles séquences aux couleurs pastels. Deux ados s’aiment, malgré les réticences de leurs parents. Tout est beau. Attention cependant aux apparences, dans un monde aux aspects banals se mêlent des petits éléments étranges qui cassent cette vie tranquille: une décharge abandonnée, une maison vide et à la réputation hantée, des coups de feux imprévus… J’ai surtout apprécié le son de la nature, le silence et les musiques planantes qui m'ont transporté dans cet univers hors du temps, comme dans des cartes postales parfois. On est concentré sur les protagonistes, qui nous touchent par leur sensibilité, sans savoir vraiment où ils sont, et à quelle époque. Avis aux amateurs de frissons et de surprises !


Necktie Youth | Sibs Shongwe-La Mer
Afrique du Sud | 2015 | 86'


Dès le début de ce film, nous sommes plongés dans cette jeunesse sud-africaine faussement dorée. Leur quotidien ? L’école, la famille, les fêtes et les potes. On pourrait penser que ce sont des personnes simplement superficielles, mais on remarque vite, après un événement dramatique, que toute cette bande commence à se remettre en question. Ils se demandent comment ça a pu arriver, quelles sont leurs véritables relations, la vie, la mort, l’amour… Leur petit monde qui semblait parfait se retrouve à devoir faire face à des moments très sombres et même violents. Je me suis parfois retrouvée dans ces réflexions que les acteurs du film, des amis dans la vraie vie se posent. Un film qu’on écoute facilement pour ces dialogues tous simples entre deux amis et qu’on regarde avec beaucoup de plaisir dans les moments où les gens s’amusent. Des plans en noir et blanc qui font penser à des photos dans les vieux albums, des interviews sérieuses, mais aussi des flashs back colorés sur une jeunesse post-apartheid heureuse font un joli mix. Ce film m’a touché et amusé, sans aucun doute à voir et à revoir.



Mediterranea | Jonas Carpignano
Italie | 2015 | 110'

L’immigration est sans aucun doute l’un des thèmes les plus vus de ces dernières années. Grâce à ce film on peut mettre une image sur tous ces mots. On est projetés dans une dure réalité et avec  la caméra portée on vit en sensation le voyages des protagonistes en quête d’une vie meilleur. Très touchant, très proche visuellement et émotionnellement. Leur vie nous est dévoilée avec le pire et le meilleur. Il y a des retrouvailles avec de vieux amis, la musique et les danses, mais aussi le racisme, les révoltes et la violence. Une fiction qui nous rapproche d’une réalité qu’on voit rarement dans notre monde privilégié.






H. | Rania Attieh & Daniel Garcia
USA, Argentine | 2015 | 97'

Sortir de ce film, c’est comme sortir d’un rêve dont ont a de la peine à se rappeler, à rattacher les bouts. Un rêve dans lequel des gens disparaissent, des éléments mythologiques apparaissent, des nuages bizarres sont omniprésents… D’ailleurs, c’est dans un nuage qu’on se plonge avec des sons étranges qui font siffler nos tympans et des images claires et cotonneuses qui se mettent même à crépiter. Les personnages aussi nous livrent un spectacle mystérieux dans leurs vies parallèles aux détails sombres. Si je devais mettre deux adjectifs ce serait beau et étrange. Plongés dans un monde apocalyptique toute la normalité de notre quotidien est transformée. C’est sans doute un film à voir au moins une fois.



  The Lobster | Yorgos Lanthimos
Grèce | 2015 | 118

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En quel animal voudriez-vous être transformé si vous ne trouviez pas de partenaire après 45 jours ? Voici une question qui est posée à tous les célibataires contraints de trouver l’âme-soeur. Dans cette vie parfaitement calculée, des camps s’opposent et la violence est belle est bien là. En tout cas c’est sûr, le titre original de ce film colle sans aucun doute à l’univers sans dessus-dessous qui nous est livré. J’ai eu du plaisir à regarder ce film, mais il y a quelques moments crus, où l’ironie s’immisce, qui m’ont laissée perplexe. A côté de l’humour des personnages aux aspects robotiques, on arrive à se poser des questions sur une société totalement contrôlée et où les sentiments sont réduits à une simple formalité.

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