samedi 30 janvier 2016

30 janvier 2016 | Critique de Hervé Ossent

Clever | Federico Borgia & Guillermo Madeiro
Uruguay | 2015 | 83'

"Clever", des réalisateurs uruguayens Frederico Borgia et Guillermo Madeiro, est une comédie satirique avec un air de parodie. C’est l’histoire d’un homme nommé Clever, adepte de la musculation, prof de taekwondo, divorcé et père d’un fils adolescent. Un jour, alors qu’il est dans sa Chevette de collection en compagnie de son fils, il aperçoit dans une propriété une voiture tunée avec une carrosserie couverte de flammes. Clever tombe littéralement amoureux de ce chef-d’oeuvre du tuning et n’a plus qu’une seule chose en tête: trouver l’artiste qui a peint ces flammes afin de lui demander de faire de même sur sa voiture. D’autant plus qu’un concours de voitures tunées aura bientôt lieu. Il commence alors une petite enquête pour le trouver. Mensonges et fausses pistes lui feront face jusqu’à ce qu’il trouve un agent de police apte à lui répondre. Clever doit rouler un long moment jusqu’à un petit village portant le nom de Las Palmas. Et c’est dans une salle de musculation qu’il trouve l’artiste en question: un body-builder. Commence alors une relation à la fois drôle et étrange entre les deux protagonistes…

Le film commence avec un gros plan sur la bouche d’un vieil homme faisant de la buée sur les verres de ses lunettes afin de les nettoyer. J’ai trouvé ce premier plan assez drôle et tout de suite compris à quel type d’humour j’allais assister pendant une heure et demie. Il y a plusieurs clins d’œil à d’autres genres cinématographiques par exemple le western: lors d’un bras de fer entre Clever et le gérant d’un bar, les cinéastes filment les visages des deux hommes en gros plan, ce qui rappelle les scènes de duels entre cowboys. Une musique très courte où l’on entend un sifflement ou une harmonica, ressemble à la musique du compositeur Ennio Morricone pour le film « Le bon, la brute et le truand » (Sergio Leone, 1966). J’ai aimé une autre scène qui m’a fait rire: on voit Clever en train de donner son cours de taekwondo et en même temps qu’il fait les gestes dans le vide, les autres l’imitent en laissant sortir à chaque coup un petit cri. En temps réel, ces cris sont censés impressionner l’adversaire mais dans cette scène ils sont plus que ridicules et vous garantissent le sourire. Les acteurs sont tous très bons et attachants. Le body-builder a l’air d’un gros ours adorable malgré sa carrure plutôt impressionnante et le personnage de Clever ressemble à un caïd raté ayant un bon cœur. 

On ne s’ennuie pas une seconde devant ce film et quasiment chaque plan a quelque chose d’amusant: que ce soit un personnage à l’apparence loufoque en train de manger une glace au vin rouge, une voiture qui pétarade, Clever faisant un bras de fer ou encore notre body-builder entrain de jouer du piano à torse nu, tous les ingrédients d’une bonne comédie sont présents dans ce long-métrage uruguayen que je conseille vivement à toute personne voulant passer un agréable moment.

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