mercredi 29 janvier 2020

Festival Black Movie 2020 - Critique du film Buddha in Africa de Nicole Schafer
Par Mélodie Vila Montas

Buddha in Africa



Buddha in Africa est un documentaire suédois et sud-africain de Nicole Schafer qui suit l’histoire d’Enock, un jeune orphelin d’origine malawienne. Enock provient d’un village rural relativement pauvre, dont la culture est montrée par le long-métrage comme antagoniste aux valeurs bouddhistes amenées au Malawi par les chinois qui s’y implantent.

Dès le début du film, le spectateur est captivé par le jeu d’ombres visible à l’écran ainsi que le rythme de la musique qui augmente, captant toute l’attention de l’audience sur le documentaire. D’ailleurs, l’éclairage reste un aspect important durant tout ce long-métrage : nous pouvons observer par exemple une forte intensité lumineuse lorsque le maître bouddhiste ou des professeurs prennent la parole, soulignant l’idée que la culture bouddhiste est en quelque sorte « le chemin à suivre ». Ce chemin, le film le représente par l’histoire d’Enock (prénommé « Alu » en chinois), ainsi que par le parcours d’autres enfants africains qui vivent la même situation : apprendre une langue totalement inconnue et s’adapter à de nouvelles coutumes liées à la nourriture, aux chants traditionnels bouddhistes etc.



La musique qui accompagne ces images est, selon moi, tout à fait pertinente. Et lorsqu’elle est absente, par exemple lors d’une scène d’entraînement au combat armé des élèves, le choix de ne pas avoir mis de musique est adéquat car les bruits que les armes produisent ont un effet quelque part plus impressionnant sur le spectateur que ne saurait l’amener un accompagnement musical.
Je trouve également la composition des plans très significative : le maître/les enseignants sont souvent représentés en hauteur ou debout, toujours en contraste avec les élèves qui ont une position inférieure. Cela nous permet de comprendre l’importance du respect envers les maîtres prônée par la culture bouddhiste. De plus, ce documentaire nous expose l’aspect plus négatif de cet apprentissage culturel. Les entraînements sont par exemple montrés comme intenses, difficiles et contraignants pour les élèves. Le questionnement sur la peur des élèves quant à la perte de leur culture et donc de leur identité est également souvent mis en avant. Beaucoup se sentent exclus, car certains oublient leur langue maternelle et se retrouvent loin de leurs familles durant de longues périodes. Ce dilemme est bien illustré à la fin du documentaire, lorsque les étudiants doivent choisir s’ils veulent partir à Taïwan - où un bon avenir leur est offert - ou s’ils préfèrent rester auprès de leurs familles.
Finalement, ce documentaire permet de nous montrer de belles images de partage entre différentes sociétés en nous présentant aussi bien les aspects positifs que négatifs des deux cultures. J’ai trouvé ce film intéressant et original, car ce long-métrage permet de mettre en avant différents problèmes liés à l’implantation de la culture chinoise au Malawi en ne prenant pas parti et en laissant les diverses personnes impliquées s’exprimer. Je le trouve original non seulement dans la manière qu’il a d’être filmé mais aussi car le sujet traité est un thème jusqu’ici peu discuté et peu présent dans les médias. Toutes ces raisons me poussent à dire que tout un chacun aimera ce documentaire.

Mélodie Vila Montas

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