Festival Black Movie 2021
Critique du film La Verònica, de Leonardo Mendel
Par Raphaël Probst
La Verònica
Le film de Leonardo Medel nous fait découvrir Verònica Lara, femme d’un
célèbre joueur de foot chilien. Entre shootings photos insipides, course
insensée aux abonnés Instagram et haine maternelle, la vie de Verònica
est aussi vide que malsaine.
La Verònica
évoque des problématiques actuelles comme l’importance grandissante que
l’on accorde à notre image sur internet, mais aussi des sujets
intemporels comme la jalousie mère-fille.
L’immersion
dans ce conte morbide où le paraître triomphe de l’être est complète.
Le pari de faire un film d’une heure quarante en gardant un cadrage
unique est particulièrement pertinent et réussi. L’immersion dans cet
univers captivant et glaçant est assurée par une maîtrise exceptionnelle
de l’hors-champ : une grande partie des actions se déroulent en dehors
du cadre. Ce parti pris inattendu laisse place à l’imagination. La
lassitude du cadrage est évitée grâce aux idées ingénieuses de mise en
scène, ainsi qu’au jeu d’acteur impressionnant de Mariana Di Girólamo.
Ainsi, le malaise et l'enfermement de Verònica nous sont parfaitement
retranscrits.
L’intrigue
est bien construite et compréhensible malgré sa chronologie non
linéaire. La fluidité des transitions temporelles est assurée par
l’attention particulière portée au design sonore. Les couleurs sont
tantôt kitsch et saturées, tantôt sombres et crues. Cette dualité
lumineuse et colorimétrique met en contraste la vie de rêve
superficielle de Verònica et sa vie, elle bien réelle, remplie de
jalousie.
Leonardo Medel nous livre un film original, intriguant et rempli d’émotions.
Raphaël Probst
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